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Avelus Viaje Deportivo

 

Samedi 2 août 2008
Situation Géographique : Port du Crouesty

Après un tour de Bretagne et un séjour aux fêtes de Brest 2008, Avelus est prêt pour commencer une nouvelle traversée. Il ne manque que le complément de l’équipage qui doit arriver dans la fin d’après-midi, avec l’approvisionnement nécessaire pour 15 jours de croisière en Espagne. Cette dernière journée en France sera pour moi l’occasion de récupérer via Internet les dernières infos météo et les fichiers grib de la traversée. Cela ne s’annonce d’ailleurs pas très favorable. Le vent est orienté au sud-ouest pour une force de 20 à 25 nœuds… évidemment dans l’axe que l’on doit prendre pour l’Espagne. Ceci dit, il doit revenir au secteur ouest dans la nuit de dimanche à lundi. Inutile donc de partir immédiatement, nous irons  à Houat au mouillage pour la nuit afin de partir dimanche matin. Ce sera un bon moyen de s’amariner doucement.

 

Dimanche 3 août 2008
Situation Géographie : Départ île de Houat 10h38 cap 180 ° Sud

Les vents sont conformes à la prévision sud / sud-ouest. Heureusement le bateau est bon marcheur au prés. Notre destination prévue est Gijon, notre cap à 180° n’est pas sur la route directe, d’autant que la houle sud-ouest assez forte nous pousse doucement à l’est. Nous faisons tout de même un bon cap vers l’Espagne. Nous attendons avec impatience le moment où les vents vont adonner pour rectifier notre cap.
Le moral de l’équipage est bon, malgré le petit temps gris. Notre cuistot a prévu un repas original pour le midi qui est bien apprécié : escalopes de dinde froides en sandwichs.

La fin d’après-midi sera plus rude, le Golfe de Gascogne ne se dompte pas comme ça. La houle forte et contraire à la marche du bateau aura raison de l’estomac de deux membres d’équipage. Malgré ce petit désagrément, les facultés opérationnelles ne seront pas touchées et les quarts de 3 heures par équipier vont bien se dérouler avec une voilure réduite. La toile du temps pour Avelus est depuis 13h : inter sur était largable, un ris dans la grand voile. Le vent établi est de 18-20 nœuds avec quelques rafales à 25 nœuds.

 

Lundi 4 août 2008
Situation Géographique : 45°39’N – 02°58’W

Nuit agitée au près avec une forte houle, le bateau marche bien mais l’allure est fatigante pour l’équipage. A 8h, nous recevons un contact VHF d’un bateau qui nous suit. Il s’agit d’un Sun Faste 36 du nom de « 4 de cœur ». Ils sont partis du Crouesty dimanche après-midi. Ils suivent le même cap que nous pour la même destination. Ils nous dépasseront en fin de matinée. L’écart de vitesse entre les deux bateaux n’est pas énorme contenu des différences de taille, âge et classe. Avelus donne encore du fil à retordre… pas mal quand même.
17h30 Démarrage du moteur, le vent est complètement tombé et la houle s’aplatie progressivement, le soleil est aussi de la partie. Quelques dauphins passeront vite fait nous souhaiter bon courage mais ne s’attarderont pas dans notre bruit de mécanique.  La nuit s’annonce longue et bruyante.

 

Mardi 5 août 2008
Situation Géographique : 44°22’N-04°08W

Arrêt du moteur en fin de matinée. Petite brise idéale, allure largue, voilure complète et foc tangonné. Contact VHF avec un voilier sous spi rouge sur notre travers bâbord. Il s’agit d’un voilier en régate vers Gijon mais on n’en saura pas plus car le pauvre skipper ne sait pas utiliser sa VHF autrement que sur le 16 …  No comment.
Après-midi détente, et baignade pour Benito et moi, dans une eau bleue intense à 21° par 4600 m de fond puis dessalage et shampouinage à la douche solaire. Que du bonheur !
Ensuite le traditionnel message dans une bouteille (de Martini SVP) puis soirée Divix, tranquille sous voile et à plat. Malheureusement le vent va aussi se coucher après le film. Nous apercevons les lumières des côtes espagnoles, ainsi que de nombreux navires de fort tonnage. Nous sommes d’ailleurs contactés par l’un deux via la VHF. Il s’agit de navires d’étude sismique. Ils nous demandent de modifier notre cap de quelques degrés pour préserver leur zone de travail.

 

Mercredi 6 août 2008
Situation Géographique : 8h Arrivée Port de Gijon.

Victoire, nous voilà à destination. Petit désagrément, une régate doit arriver et il n’y a pas de place pour nous …
Heureusement, la jeune fille de l’accueil plutôt conciliante va essayer de nous trouver une place dans la partie du port réservée aux abonnés. La longueur d’Avelus va être un atout pour se caser. Nous rencontrons « 4 de cœur », qui est arrivé hier dans la soirée vers 21h. L’écart entre les deux bateaux n’est pas énorme contenu des différences, cela semble même étonnant. Avelus est bon marcheur malgré les quelques heures moteur qui nous sont des plus défavorables, notre vitesse au moteur n’excédant pas 4 nœuds. Autre possibilité, notre route plus serrée a limité l’écart. Mystère ! Nous n’en saurons pas plus, car 4 de cœur n’ayant pas de place repart vers l’est. A bientôt peut-être…
Découverte de la ville en vélo, ballade sur le sentier côtier, plage et baignade dans une eau à 23°C plutôt sympa.
La vielle ville très jolie ne manque pas d’animations, une fois que l’on s’est mis à l’heure espagnole. Tout le monde vit dans la rue. Les petites places sont envahies de jeunes qui boivent une boisson très particulière : le cidre de Gijon. Difficile à comprendre pour des non-initiés et Bretons. En effet, ce cidre n’est pas bon. Sans bulle et très vert, il est imbuvable simplement. Attention, j’ai bien dit « imbuvable simplement » et non simplement imbuvable. La technique consiste à verser une petite quantité dans son verre à la façon d’un thé à la menthe. Ce qui revient lorsque l’on est debout à avoir un bras tendu en haut avec la bouteille et l’autre en bas avec le verre. La grande classe étant de ne pas regarder ce que l’on fait ! Inévitablement, on en renverse partout ! Mais le procédé permet de faire émulsion et d’obtenir quelques bulles. Il faut donc boire immédiatement son verre. Notons que la mousse créée par ce procédé n’est pas non plus buvable, il convient donc de la jeter par terre. Résultat : entre le service qui est approximatif et les restes imbuvables, les rues sont plutôt collantes…

 

Vendredi 8 août 2008 :
Situation Géographique : Départ de Gijon

Suffisamment reposés, ayant bien visité la ville et les alentours, nous quittons Gijon où les places de port sont difficiles à trouver (lorsque nous partons, une autre régate est attendue).
Soleil et petite brise sont au rdv pour sortir du port. Direction est, vers une petite ville du nom de Ribadesella. En longeant la côte, nous jetons un dernier coup d’œil sur Gijon, où les contrastes sont forts. On peut voir la vielle ville entourée d’un côté de l’infrastructure portuaire immense et de l’autre de barre d’immeubles en bordure de plage. Heureusement l’urbanisation s’est arrêtée net après la plage. Les falaises et la côte montagneuse qui suivent sont intactes et vierges.
Nous passons dans l’après-midi à côté de …. Petite ville magnifique accrochée à flan de montagne, avec un petit port de pêche en contrebas. Juste à côté s’élève une montagne dont le sommet est caché par les nuages. La grande question du moment est de connaître l’altitude exacte. Elle est de 1050 mètres ! Pas étonnant que les nuages s’y collent !
Vers 16H, nous arrivons à destination. Vue de la mer, Ribadesella ressemble à une petite cité balnéaire chic. Une jolie plage et de belles maisons individuelles au style hispanique. Par contre l’entrée du port n’est pas bien indiquée. Seul un amer rouge est placé sur une digue. Pas de verte ? De plus, cette perche rouge est située très près de la plage, si près que les baigneurs et les surfeurs semblent être juste à côté de nous. Comme cela semble bizarre !
Le sondeur décroît : 3m… 2,50m… 2m. Demi-tour rapide. Mais derrière nous, belle surprise : une vague déferlante parfaite pour surfer nous fonce dessus. Plein gaz ! Heureusement le moteur tourne comme une horloge et nous sautons la vague in extremis avec dans le creux une sonde à 1m90m… ouf ! Mais où a-t-on atterri ? Pourtant nous apercevons des bateaux plus grands dans le fond du port. Le bloc marine indique que ça passe … Allez on retente. Cette fois, on va s’y prendre comme en surf, au détail près que l’on restera sur la vague et non pas dessous. Une vague, deux vagues, troisième et c’est parti plein gaz sur celle-ci !
Manœuvre parfaite ! Surf sur la vague et virage rapide au ras de la plage pour rentrer derrière la digue dans le lit du cours d’eau. Yes ! Et ben ça se mérite ici les petits ports !
Nous trouvons quelques bateaux à quai dans le fond de la rivière, et faisons la rencontre de Fabien. Ce jeune rochelais qui navigue en couple sur un Dufour 36 du nom de Penny Lane semble être un habitué des lieux. En discutant avec lui, on apprend que se soir débute la plus grande fête de l’année ici. Et chez les espagnols, ça ne rigole pas avec un sujet sérieux comme la fête. Fabien nous conseille de ne pas rester le long des quais qui vont être très fréquentés ce soir. Il nous indique d’aller se ranger discrètement dans la petite marina privée située en face une fois la marée montée. Inconvénient, il faudra gonfler l’annexe pour débarquer car cette marina privée est fermée à clé. Génial un port gratuit ! En bon corsaire malouin on n’hésite pas.
Fabien n’a pas menti, ici c’est la grosse folie qui commence pour trois jours ! Sono à fond, alcool, et une foule impressionnante ! Les espagnols arrivent en masse de partout. Il ne reste plus un cm2 de libre pour poser une tente. Tout est pris : rond-points, trottoirs, terrains boueux… bref du monde partout. Nous faisons la connaissance du reste des rochelais qui voyagent ensemble sur deux Dufour 38.On va passer une supère soirée tous ensemble à boire du cidre de gijon… oullala…